Les porteurs du projet

Jérôme Dinet

Directeur du 2LPN (EA 7489) et professeur en psychologie, il supervise des études sur la sécurité, les risques perçus et les interactions entre les facteurs environnementaux et humains qui expliquent les accidents ou incidents.

L’approche pluridisciplinaire est une caractéristique des travaux qu’il conduit. Par exemple, il a récemment co-encadré avec François CHAROY (professeur en informatique au Loria) la thèse de Béatrice LINOT qui vise à mieux comprendre les défauts de communication entre les différents protagonistes engagés lors des gestions de crises graves.

De même, avec la Nagaoka University of Technology (Japon), il élabore un modèle théorique permettant de mieux décrire et prédire le poids des facteurs individuels qui expliquent les erreurs de jugement dans l’estimation de la dangerosité d’une situation faite par les humains.

Pierre Chevrier

Directeur de l’ENIM depuis 2011 et professeur des universités en mécanique des matériaux (comportement mécanique des matériaux sous sollicitations extrêmes, sécurité des structures et des installations), il a encadré une vingtaine de thèses de doctorats en contrat avec l’industrie (CIFRE).

Rapidement il s’oriente vers des activités davantage managériales et prend successivement la direction d’un laboratoire de recherche (LaBPS), la direction de la recherche de l’ENIM et enfin la direction de l’ENIM en 2011.

En 2009, il conduit le projet de créer une école sœur en Chine à Nanjing, école qui verra officiellement le jour en 2015 avec la création de l’école sino-française d’ingénieurs à Nanjing ENI-NJUST. Il réalise de nombreuses opérations de formation et de projet pédagogique dans le monde (Amérique du sud, Canada, Espagne, Chine).

Il développe une approche managériale centrée sur l’humain qui donnera notamment naissance à la stratégie ENIM 2022 : Révéler l’Homme dans l’Ingénieur.

Pierre Chevrier – Présentation de l’ENIM

ENIM :

En 1960, l’Ecole Nationale d’Ingénieurs de Metz est créée pour former des ingénieurs de terrain afin d’irriguer l’industrie implantée sur son territoire et par la suite à l’international.

 

En 2016, l’ENIM devient une école d’ingénieurs de l’Université de Lorraine et va se poser la question de sa stratégie à horizon 2022.

 

Un an d’audition de chefs d’entreprises, de recruteurs, de RH et de responsables industriels va permettre de mettre en avant l’élément essentiel sur lequel tout le monde converge : l’homme dans l’ingénieur.
Les compétences scientifiques et techniques sont évidemment indispensables, mais le «comportement» de l’Homme que l’on recrute prend aujourd’hui une dimension majeure.

L’ENIM va donc s’attacher à « Révéler l’Homme dans l’ingénieur », en développant des éléments, des outils, des contenus qui vont permettre, durant les 5 années de formation des étudiants, de travailler sur le comportement de ces futurs cadres.

Jérôme Dinet – Présentation 2LPN

2LPN :

Le Laboratoire Lorrain de Psychologie et Neurosciences de la Dynamique des Comportements (2LPN, EA 7489) est une unité de recherche composée de 64 membres dont 25 enseignants-chercheurs et 23 doctorants.

Cette unité de recherche, localisée sur Metz et Nancy, conduit notamment des recherches scientifiques visant à mieux comprendre et prédire les comportements humains dans des environnements anxiogènes, contraints (pression temporelle, surcharge d’information, ordres contradictoires, …) ou tout simplement dangereux.

Quels que soient les domaines considérés (par exemple : manipulation des produits phytosanitaires en agriculture, respect des procédures dans l’industrie, conduite de centrales, pilotages d’engins, déplacements piétons en zones urbaines…), les représentations mentales, les biais cognitifs etles comportements humains expliquent une très grande partie des incidents, des accidents ou des presqu’accidents.

 

Sommes-nous bien protégés contre les accidents industriels?

Avons-nous une perception réelle et non fantasmée des risques?

Les citoyens ont-ils confiance dans les industriels?

Et dans les scientifiques qui sont censés nous informer de manière objective?

A ces quatre questions, la réponse est “NON”.

La confiance est une donnée asymétrique : elle est très vite perdue et il est très compliqué de la regagner.

Depuis plusieurs décennies, les accidents ou presque accidents graves qui ont touché tous les grands domaines de la société civile (scandales agro-alimentaires, accidents industriels, catastrophes nucléaires, scandales sanitaires, …) sont en augmentation.

Par-delà les conséquences humaines, économiques et politiques, les crises majeures qui s’en sont suivies ont révélé une véritable défiance (pour ne pas dire méfiance) de la part de l’opinion publique à l’égard des industriels et des scientifiques.

Pour chaque scandale, il faut un coupable (un individu, une organisation, un mouvement politique, …) qu’il est facile d’incriminer. Or, nous sommes convaincus qu’il faut dépasser cette lecture simpliste de l’accident et de l’erreur humaine car elle ne permet pas d’appréhender les causes profondes des catastrophes qui impliquent à la fois :

• Des facteurs individuels (par exemple, une surcharge cognitive due à la difficulté à gérer des informations trop nombreuses, un état de fatigue ou de stress intense).

• Des facteurs organisationnels (par ex., des consignes contradictoires, des procédures mal définies).

• Et des facteurs institutionnels (par ex., l’absence d’une véritable culture de la sécurité au sein d’une entreprise).

Encore trop souvent, l’erreur humaine n’est pas tolérée et est souvent perçue comme une faute.

Nous sommes intimement persuadés que la sécurité est l’affaire de toutes et de tous, et notamment des ingénieurs et cadres dans l’industrie.

C’est la raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans la création de cette Chaire.

Jérôme Dinet – Pierre Chevrier